Santa Barbara

Les premières images étaient conformes à notre imagination : de magnifiques maisons de lotissements taillés au carré, des trottoirs impeccables décorés de palmiers et de cactus géants. On se serait cru dans un feuilleton télévisé comme à Beverly Hills à Los Angeles. Personnellement, ça ne me fait pas rêver mais il faut reconnaître que ça a l’air pas mal à l’intérieur. Après un petit tour à la piscine de l’hôtel, on tente d’aller à pied dans le centre. Rien de mieux pour découvrir les environs, à condition de ne pas s’y perdre et de tourner en rond. On finit par rentrer au parking prendre la voiture.

On galère à se garer comme d’habitude. Très peu de parkings pour les touristes. Il faut qu’on marche. Dans ma tête, Santa Barbara, c’est aussi cette célèbre rangée de palmiers face à la mer qu’on voit souvent au coucher du soleil sur internet. Là, ce qu’on voit surtout, ce sont des rues beaucoup moins jolies que celles autour de notre hôtel, désertes. L’animation semble se concentrer le long d’une immense avenue très passante. On avait décidé de prendre à manger à emporter puis se poser à l’hôtel sur la terrasse avec un verre de vin. De se coucher tôt. Le programme sera modifié en cours de route.

Avant de se poser dans un bar, on va faire un tour à la plage à la recherche des palmiers. Je me disais que l’animation se trouvait sur le remblais mais non, ca se limitait à l’avenue perpendiculaire. En plus, pour aller d’un endroit à l’autre, il faut passer sous un horrible tunnel ultra pollué. On arrive à la plage et énorme déception, pas un chat et un ruisseau semblant évacuer les eaux usées. On a bien les pistes cyclables mais aucun vélo. La rangée de palmiers elle aussi ne ressemblait pas aux photos ou alors elle est plus loin. Ils semblaient abandonnés au milieu de nul part. « Les gens vont réellement à cette plage en bord de route ? ». Là encore, déception, on a le choix entre deux bars. Le premier, on ne reste pas, les tables sont collantes de saleté et le sol rempli de déchets.

On change et on se retrouve au comptoir du second bar : le State Street. « Où sont donc allés les jeunes de l’hôtel ? Surtout qu’ils sont partis à pied ». On devait simplement boire un verre et rentrer. Finalement, on commande des tacos à grignoter et on y reste des heures. On pensait se faire une soirée en amoureux sans prétention. On discute, on se rappelle les bons souvenirs du séjour et vraisemblablement, notre discussion est l’objet d’un jeu pour nos voisins. Ca ne sera pas la première fois qu’on nous demande notre nationalité. Pour Clint, on est lituaniens. Pour Abby, on est bien français. C’était l’occasion pour engager la conversation avec nous comme Georgia à la laverie de Fresno. Ils viennent du Michigan, près de Détroit. Tout de suite, ces lieux rappellent plein de références : Eminem, Robocop ou encore Michael Moore. Abby n’avait jamais été en Californie, Clint a vécu quelques temps à San Francisco et aussi en Allemagne dans sa jeunesse. Ils avaient décidé de faire la Côte Pacifique tous les deux sans leurs enfants. Ils avaient la tchatche. N a pu expérimenter son anglais déjà très bon. Il est rentré fier de lui. Ils ont même réussi à parler de Macron récemment vainqueur des présidentielles. Une nouvelle fois, on sent que le sujet a été suivi aux Etats-Unis. Après la victoire de Trump, la défaite de Marine Le Pen est aussi un soulagement pour eux.

La conversation se passait tellement bien qu’on a voulu la prolonger. Abby et Clint ont eu la gentillesse de nous offrir un verre Thankyoubros 🙂 Encore un truc qu’on nous offre d’une longue série. On enchaîne donc nos margaritas glacées avec deux verres de vin blanc. J’étais crevée ce soir-là de ces deux semaines dans la peau de baroudeurs. Je comprenais ce qu’ils disaient mais j’avais du mal à intervenir. Clint m’a proposé de le faire plutôt avec une application de traduction vocale et m’a tendu son portable. On finit la soirée par un selfie qu’ils nous envoient sur Facebook. C’était une bonne soirée dont on se rappellera toujours. On ne peut pas le contester : les américains ont le sens de l’accueil. Ca m’a plu de passer un vrai moment avec des américains. On a pu avoir leur vision sur de nombreux points. On les a aussi conseillé d’aller voir le Point Lobos State Naturel Reserve à Monterey, parc national inconnu qu’on a adoré.

Je n’ai pas spécialement aimé cette ville mais il est difficile de juger une station balnéaire hors-saison. Je pense tout de même qu’on ressent l’atmosphère de l’été quand on n’y est pas encore. On imagine comment ça peut s’animer, le potentiel. Compte-tenu du peu de restaurants en bord de plage, il doit y avoir beaucoup de marchands ambulants en pleine saison. Je me dis aussi que si c’est un endroit qui bouge, il doit attirer des locaux un samedi soir. Mais c’est à voir, peut-être que je me trompe totalement. Je ne peux pas comparer avec Malibu car on n’y a pas été. Ca faisait un trop long détour, très isolé en contrebas. Je pense qu’il y a plus de nature qu’à Santa Barbara ayant regardé le feuilleton pendant mon adolescence. Ah David Hasselhoff. Il existe une série qui s’appelle Santa Barbara mais je ne sais pas de quoi ça parle. N m’a dit que ses grands-parents étaient fans.

La suite et fin du programme, ça se passera à Venice Beach et Santa Monica. Mon avis ne sera pas exceptionnel mais plus positif que celui-là. C’était même au-delà de mes espérances, tellement différent de ce qu’on a vu de Los Angeles côté Hollywood Boulevard. Venice Beach fait partie de LA tandis que Santa Monica est une ville voisine de la banlieue. On mélange souvent les deux.