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Death Valley

La mythique vallée de la mort. A coté de Las Vegas. Contradictoire, on passe d’un extrême à l’autre. On y était en 2h donc on a pu faire une grasse matinée pour une fois. A Paris, peu de temps avant de partir, j’ai regardé le film d’horreur « Deserted ». Un navet avec en actrice principale Mischa Barton. On sait que ça ne va pas être du grand cinéma. Le synopsis : « Lorsque Jae, 24 ans, est libérée de prison après le meurtre de sa mère, elle retourne à Ridgecrest, sa ville natale. A son retour, son frère lui propose un road-trip dans la Death Valley, un des endroits les plus majestueux, mais également les plus impitoyables ». On aurait pu aussi écrire: « 4 amis décident de partir dans le désert à la recherche du lieu où va se dérouler une gigantesque beuverie. Comme d’habitude, leur voiture va tomber en panne, ils vont aller au garage qui va leur dire que ce n’est pas réparable avant plusieurs jours. Comme ils ont absolument envie de se bourrer la gueule, ils vont partir avec des inconnus aussi débiles qu’eux dont leur voiture va également lâcher, en plein milieu de la Death Valley bien évidemment ». Scénario de merde classique. N’empêche que je l’ai regardé mais dans un seul but, découvrir les images de la Death Valley avant d’y aller.

Progressivement, on y arrive. Le désert se fait de plus en plus intense. Le premier point de vue est la Badwater. De loin, elle parait déjà immense et infinie. On dirait de la neige. C’est apaisant ce désert de sel tout blanc. Cette pause permet aussi d’aller aux WC. Ou pas. Ce sont des toilettes sèches. Je vous conseille de prendre vos précautions sur la route, dans une station-service. On avance, on descend vers le point le plus bas de l’Amérique du Nord, 90 mètres en dessous du niveau de la mer. On n’est pas nombreux, ça se voit qu’on est hors-saison. Le peu de voitures roule en sens inverse. Il est également vrai que nous n’y allons pas de bonne heure. On ne voulait qu’y passer. Ce n’est pas l’activité principale de notre voyage.

On décide de se garer au début. Impressionnant de marcher vers le vide. Des montagnes autour mais rien devant. Badwater est un immense lac salé dont l’eau s’est évaporée. Marrant et relaxant d’entendre le sel craquer sous nos chaussures. Il en faut des bonnes, voire de rando. Une belle expérience que je recommande. Finalement, on ne s’est pas baladé longtemps, on était déstabilisé par ce vide. Ce sentiment d’être seuls au monde. Ce silence, cet horizon, il y a également rien qui ne bouge. Si l’air est aussi sec et chaud, c’est parce le parc le plus grand de tous est séparé de l’océan par 5 chaînes de montagne. Il est cloisonné. Nous quand on parle d’enclave en France, on parle de Lyon. J’aurais bien voulu me garer plus loin pour que cette sensation soit encore plus forte. Mais on était en gros stress. Et il restait les dunes Stovepipe à voir.

En gros stress car les 30 dernières minutes étaient atroces. Le GPS nous a fait passer par le chemin le plus court. Un sentier adapté aux 4×4 mais pas à notre petite voiture. On a fait clairement tous les deux une crise d’angoisse, qui s’est empirée en croisant un autre couple immobilisé au milieu du chemin « Casse-pneus ». Soit ils avaient crevé, soit ils se sentaient mal. Dés que ce calvaire se termina, on vérifia de suite l’état des pneus. Ca a l’air d’aller. Mais on ne va pas s’éterniser ici. On va éviter de faire le remake d’un film d’horreur, ce serait moins drôle. Si on avait crevé, je ne sais pas comment on aurait fait.

On continue et on suit la direction de Stovepipe. Les fameuses dunes, où se passe la majorité des films à ce sujet. A l’entrée, nous sommes avertis et nous comprenons pourquoi les gens roulent dans l’autre sens. C’est écrit « Interdiction de randonner après 10h du matin, risque de mourir de déshydratation ». Un autre panneau raconte l’histoire d’un homme qui n’a pas survécu. Malgré ces indications, nous voyons une famille avec des jeunes enfants partir en rando. Il faut de tout pour faire un monde. Interdiction également de mettre la clim. Ils veulent empêcher au maximum les catastrophes. L’assurance ne couvre pas en cas de panne.

Comme au point de vue Badwater, des toilettes sèches qui ne sentent pas bon. Impressionnant de voir du sable à perte de vue et de savoir qu’on peut y laisser sa peau. La dune du Pila est minuscule à coté. Celles de la frontière belge, la Panne sur mer, où j’allais avec mes grands-parents quand j’étais petite, le sont également. On ne reste que le temps de faire quelques photos, quelques pas et d’écouter le silence.

On prend la route du retour direction Bakersfield. En plus d’avoir sûrement abimé nos pneus, on n’a plus d’essence. On doit attendre un peu avant de tomber sur une station-service. Belle surprise. Un coin paumé en bord de route comme j’en rêvais. Il y a une station mais aussi un restaurant. Un vrai restaurant avec terrasse, le tant attendu. On capte à nouveau avec notre téléphone-GPS et N a remarqué qu’un pneu avait gonflé à un endroit. Donc il en profite pour se renseigner sur internet. Le stress revient, il découvre qu’il s’agit d’une hernie et qu’il peut exploser à tout moment s’il ne se fait pas soigner en urgence. Mais pas de garage dans les parages et on est dimanche. On fait la route au pas. D’ailleurs, on remarque qu’il y a beaucoup de pneus crevés en bord de route.

Au bout de 4h, il était temps qu’on arrive. Route interminable, c’est facile d’y entrer mais plus compliqué d’en sortir. C’était une soirée galère jusqu’au bout. Hôtel pourri, quartier qui craint, pas de restau. On finit au Macdo et je tombe sur un burger dégueulasse qui me donne envie de vomir. Souvenir pas top. Petit topo sur la bouffe. Il y a seulement l’embarras du choix pour la malbouffe. On s’est retrouvé plusieurs fois en hypoglycémie dans l’espoir de croiser enfin un endroit proposant des plats normaux. La bonne idée aurait été d’avoir une glacière dans le coffre à réapprovisionner dés que l’occasion se présente. Mais même dans les stations-service, il faut chopper les opportunités. Starbucks nous a sauvé à partir de cet épisode à Macdo. On y a été très souvent. En gros, en alternatives, il y a la classique salade Caesar et les barquettes Starbucks.

Pour résumer, la Death Valley vaut vraiment le coup d’être vue. Si on n’y vit pas des anecdotes, on les imagine. Le désert fait partie de l’ouest américain. Il complète la nature et les grandes villes. Il est intéressant de tout voir et étonnant de passer d’un paysage à un autre en un rien de temps. Le désert contraste avec les endroits que nous rejoignons. Je parle de celui qu’on connait. De la terre et des touffes d’herbe espacées. La Death Valley couronne le tout et il n’y a pas de nationale.

Site web : https://www.nps.gov/deva/index.htm