Bryce Canyon

On part à l’aube, impatients de découvrir à pied notre premier grand parc américain. Mon favori. Celui avec ses formes improbables aux couleurs orange, jaune, rouge. On dirait un rêve inaccessible. Pourtant, une demi-heure plus tard, après avoir bel et bien payé à nouveau les classiques 30 dollars, on se retrouve devant ce magnifique tableau.

A cet instant, le cerveau s’arrête, il enregistre juste de nouvelles informations, il savoure, il ne peut pas se sentir mieux. Forcément, le corps suit. C’est pour cette sensation unique que j’aime autant aller dans ce type d’endroit. En plus d’oublier tous mes tracas, je nous sens tous petits face à l’immensité. Une leçon d’humilité et de simplicité. Ces émotions vont rester plusieurs jours. Surtout qu’on va enchaîner les parcs. On aura atteint un haut niveau de plénitude. Ca aurait juste été mieux de se téléporter d’un endroit à l’autre, moi avec le sac à dos de rando et N avec l’énorme valise.

On attaque la balade de 3 heures, de Sunset à Sunrise. Niveau facile. Il y a deux sens pour celle-ci, soit on commence par la montée, soit par la descente. J’aimais l’idée de plonger d’emblée dans le canyon. Il y a d’autres randos possibles. Tout d’abord, vous emprunterez un chemin en plein soleil où vous pourrez croiser la magnifique roche en forme de mur avec hublot. Ayant oublié la crème solaire dans la voiture, j’ai dû rester devant à m’extasier de sa beauté en attendant N. Vous enchaînerez par la descente en zigzag pour rejoindre le sentier ombragé. Vous serez au milieu des plus grosses roches. Le contraste entre le vert des arbres et la clarté orangée du décor est splendide. C’était seulement un avant-goût.

Vous entrerez progressivement au pays des merveilles en retrouvant un chemin tel que celui emprunté au départ. Ce sera une douce montée. Vous aurez sûrement aussi l’impression d’être dans une maison baignée par le soleil à ciel ouvert. Place à l’imagination au milieu de toutes ces formes arrondies ou pointues. Même si le soleil ne tape pas très fort, il reflète tellement que c’est forcément éblouissant. Nous avons eu de la chance d’en avoir. On s’arrête toutes les deux secondes et on a envie de se mettre en scène tout le temps. Que ce soit en faisant semblant de s’asseoir sur un siège ou en passant à travers une porte. Vous verrez peut-être comme moi des animaux. J’ai cru voir des singes et un dragon. C’est splendide. Selon moi, il est incontournable de se rendre ici. Vous finirez la rando par une grosse montée et atteindrez un point de vue d’où prendre une photo de tout le canyon.

Je m’attendais à quelque chose de sensationnel mais pas à ce point-là. Il a été difficile de quitter cet endroit. J’aurais tellement aimé pouvoir y pique-niquer, y lire un livre, y faire une sieste. Impossible car trop de monde et on était pressé. Il était temps d’aller en direction de Las Vegas. Les grandes distances séparant les villes et les parcs les uns des autres empêchent de s’attarder. C’était des vacances speed. L’avantage d’opter pour un van ou camping-car, c’est de pouvoir gagner du temps en étant pas obligé de faire un détour à l’hôtel. Ca peut permettre, par exemple, de dormir près de Bryce et d’admirer son magnifique coucher de soleil. J’imagine que l’accès au parc est bloqué mais on peut ruser pour s’y approcher.

Avant la nuit de folie façon « Very bad trip », demi-tour, petite escale à Zion, on a quand même payé 30 dollars à l’aller pour simplement le traverser vite fait. Vous l’avez compris, impossible de ne pas faire les deux. C’est un pack. C’est le même chemin et il n’y a rien d’intéressant à faire après. Il faut revenir sur ses pas. D’ailleurs, en allant à Pangwitch, on est passé devant Las Vegas. On a pas vu grand chose, à part que c’était moche. En résumé, Bryce Canyon est une activité inédite, à faire à tout prix. Dans le même style, il y a Antelope Canyon, un autre bijou excentré, plus au sud et à l’est, où se déroule le film « 127 heures ».

Site web : https://www.nps.gov/brca/index.htm