Rando Ponta Sao Lourenco

9h, c’est l’heure du départ pour la première rando. J’avais mal aux genoux la veille. Ce syndrome rotulien détecté récemment me limite dans mes mouvements. Fini le sport intensif de haut niveau. Je n’ai pas eu le temps de me soigner suffisamment avant le voyage. Je vais devoir attendre mon retour de la Californie pour reprendre intensément mes séances de kiné. J’y vais donc un peu stressée et je n’oublie pas de mettre mes genouillères qui s’avéreront bien utiles. Enfin un truc remboursé intégralement par la sécu. Il semble loin le temps où je sautillais dans les Gorges du Verdon.

Après une bonne heure de route sur le siège arrière entre ma petite C et N, nous prenons les bâtons de marche et on démarre chacun à son rythme. Pas de risque de se perdre, il suffit de suivre le sentier. La première impression que j’ai, c’est d’être en Normandie en plus impressionnant. Nous marchons sur des falaises au bord de l’eau. Le paysage est à la fois montagnard et verdoyant. Finalement, ça ressemble plutôt à l’Ecosse ou à l’Irlande avec ses énormes étendues d’herbe claire. Ca ne sera que le début d’un tour du monde végétal. C’est simple, on a passé notre temps à regarder en l’air et au loin à se dire que c’est trop beau. Un des plus beaux paysages que j’ai vu, à défaut d’avoir été en immersion avec la culture locale comme en Thaïlande et au Brésil. Il faisait plus chaud aussi, c’était plutôt les yeux dans l’eau et dans les plantes tropicales. En vacances, l’objectif est de prendre sa dose de dépaysement. Casser la routine et se faire plaisir.

Le niveau de la rando est moyen. Quelques passages pas faciles sans escaliers à l’aller. 8 km et 400 m de dénivelé. Quand nous voyons le refuge au loin, c’est un soulagement car les jambes commencent à fatiguer. Et mon genou droit se met à me lâcher. C’est comme s’il m’engueulait et me disait d’arrêter enfin de forcer dessus. Je me disais que c’était étrange que ça se passe aussi bien vu les dernières semaines qu’ils m’ont fait subir. Pile au moment où mon genou fait des siennes, N se foule la cheville. Il a mal sur le moment mais arrivera à finir la rando tranquillement.

Au refuge, pour les plus courageux, il y a la possibilité de monter une colline afin d’accéder au point de vue panoramique. Moi, naturellement, je suis restée en bas jouer avec la petite. Le jeu choisi était les devinettes. Elle a énormément d’inspiration pour passer le temps. Ca doit être en partie pour cela que le temps est passé à une vitesse folle tout le long du séjour. Par contre, pas de pause pipi. Les WC étaient inutilisables en raison d’une panne d’eau et il était difficile de trouver un arbre et donc un petit coin. Pas de snack non plus, seulement des tables de pique-nique. Le chemin du retour était moins agréable et forcément moins surprenant. Des escaliers et un chemin moins champêtre. Essentiellement de la roche sur la majeure partie, excepté sur les derniers mètres.

Nous sommes repassés devant le magnifique bloc de roche multicolore seul au milieu des autres. J’ai rarement vu une roche aussi originale. Des taches bordeaux l’a coloriée. Presque surréaliste. On aurait dit un tableau tellement la roche était belle. Celle-ci nous a marqué mais vous en trouverez plein d’autres aux mêmes dégradés de rouge-marron.

N et moi légèrement diminués et donc prudents, avançons doucement ensemble. Nous pensons être les retardataires du groupe mais ce serait sans compter sur S, le photographe, qui nous double. Nous serons bien les derniers. La douleur de N à sa cheville reprend. Mais ça passe encore. Alors nous poursuivons le programme de la journée direction la plage à 5 min. On se gare mais « Ou est-elle? ». Il faut encore marcher pour la rejoindre tout en bas. Une petite crique de sable noir, un restaurant avec terrasse et une eau claire pas si froide pour un mois d’Avril. J’en ai profité pour me reposer et prendre des photos pendant que d’autres allaient se baigner. N, quant à lui, essayait de soulager sa cheville avec l’eau froide mais ça ne suffisait pas, c’était même de pire en pire. Nous y sommes restés une heure, l’air marin nous a fait du bien.

On rentre en pensant à la piscine dans laquelle nous allons récupérer. Une petite soirée sympa en perspective. Mais N se tord de douleur dans la voiture. Je suis de plus en plus inquiète car la rando difficile d’hommes forts qu’ils ont prévu de faire le lendemain semble compromise ou alors il faut la reporter et miser sur son bon rétablissement. J’essaie de me rassurer et de convaincre les deux autres gars en repensant au jour où je me suis également foulé la cheville au boulot. Très mal sur le moment et plus rien du tout le lendemain. A notre arrivée à la maison, on est tous à son chevet puis nous sautons enfin dans la piscine. N aussi, la glace a un effet miracle. Ensuite, la routine. Apéro, petit diner et Just Dance. Je vous la conseille fortement. Accessible à tous, un peu de difficulté vous procurant quelques courbatures gratifiantes et sincèrement dépaysante. Je la referai volontiers tellement elle m’a apaisée.