Rando Pico Do Arieiro à Madère

Après une journée un peu spéciale qui n’a pas suivi le programme initialement prévu, c’est à dire une matinée garderie, le midi un petit restau en terrasse puis une après-midi dans les piscines naturelles, ça fait du bien de décoller à l’aube. Direction le départ pour la rando Pico do Arieiro. En effet, la veille, les autres partis dans des levadas, N souffrant et moi solidaire, je n’ai pas voulu le laisser seul avec les deux enfants. Surtout qu’il en a profité pour bosser le matin. Rester un peu tranquille m’arrangeait aussi, mes genoux semblaient fragiles. On était le couple de jambes cassées.

Pensant les garder seulement 3 petites heures, nous les mettons devant un film d’animation, l’âge de glace et nous vaquons à nos occupations. Après on verra ce qu’on fera. Bien entendu, je ne me pose pas la question du repas. A 11h30, ils ont faim, je leur donne seulement un bol de céréales sans lait à chacun. 14h, toujours pas de retour des autres, on va peut-être manger. Il fait super beau, on se met tous au bord de la piscine et on improvise des jeux. Le soleil tape de plus en plus fort mais ils ont embarqué la crème solaire. Nous trouvons un mini tube, ça fera l’affaire. Vu l’urgence de la situation, nous installons les parasols. Heureuse de passer du temps avec eux mais de plus en plus inquiète. Même s’ils ne sont pas partis loin, je pense aux routes et aux sentiers ardus.

17H30, ils arrivent enfin, ils sont pas en super forme. Ils nous expliquent qu’ils se sont trompés de chemin, belle-maman C a du s’arrêter au moment où la rando doublait de temps, S a fait une crise d’hypoglycémie et F a du aller chercher seul la voiture car ils n’étaient pas capables de faire le retour le ventre vide. Des victimes du manque de signalisation de l’île en ce qui concerne les randos, il faut avoir les nerfs solides et du temps à perdre. Ils ont envoyé des sms mais nous ne les avons pas reçus. Cet épisode oublié le lendemain, nous partons à 5 en rando.

Un réveil au son des cocoricos des coqs et des coui-couis des oiseaux. Plus agréable que le son des voitures et des klaxons. Il doit y avoir une ferme pas loin au milieu des bananiers et des palmiers. Puis une rando de niveau très difficile par sa durée et son dénivelé. 10 km et 1000 m de dénivelé pour aller du Pico do Arieiro au Pico do Ruivo. 2 voitures car 2 groupes. Avec V, nous avons décidé de ne faire que le début histoire d’accéder au second point de vue offrant une vue magnifique sur les plus hautes montagnes de Madère. C’est au tour de mamie de faire du baby-sitting.

Galère pour trouver une route non barrée. Première tentative par les voies principales. Deuxième par les petites routes. Un énorme détour mais un splendide paysage. Mais nous croisons à un moment un étrange panneau « route barrée » au milieu de la voie, laissant de l’espace pour les voitures sur les cotés. Voyant une voiture oser y aller, le débat est clos et on suit. Des messieurs au gilet jaune régulent la circulation limitant ainsi le trafic. On flippe un peu, la route est toute cabossée et nous longeons même un éboulement sur quelques mètres. Encore une fois, une multitude de paysages en un rien de temps : toujours cette quantité impressionnante de bananiers, bord de mer, montagnes, un peu de Pérou avec des escaliers de verdure, la foret et une palette de verts. En plein rêve. Et on ne se lasse pas de ces maisons suspendues telles des cabanes, se mélangeant parfaitement au décor. Elles sont dans les moindres recoins. « Comment font-ils pour construire au bord du vide ? ». On est impressionné.

Après plus de deux heures de route, nous arrivons enfin et c’est parti. Splendide, la tète dans les nuages qui passent à travers les montagnes. Mais non les filles ne vont pas la faire. Beaucoup d’escaliers et ce n’est pas que le début d’une longue série. Le pire car t’es obligé de les prendre un par un, pas possibilité d’enjamber. Je préfère limite escalader. Selon nos hommes, rando plus difficile que celles des Gorges du Verdon et de la Norvège. Cependant, le chemin est bien aménagé, ce qui permet d’être tranquille sur quelques passages. V et moi sommes épuisées et à bout de souffle au bout d’une heure. Nous avons croisé plein de gens la démarrant dont certains avec des enfants en bas âge alors que nous sommes déjà sur le retour.

Nous reprenons la voiture direction un autre point de vue : Balcoes. On est en mode touristes. Ca m’a fait plaisir de passer du temps seule avec ma belle-sœur. S lui a confié la mission de prendre une photo. Nous avons mis toute notre bonne volonté mais le brouillard a tout gâché. On ne voyait rien. Ce sera donc une photo de fond blanc vaporeux. Le chemin pour y accéder était à travers la foret tropicale. C’est à y perdre la tête. On nous attend à la maison. Nous rentrons en prenant soin d’éviter la route de l’aller, légèrement traumatisante. Ce sera l’autoroute. Nous n’avons quasiment pas besoin du GPS, Funchal est le point de repère car peu importe où nous allons, nous devons y passer. Toutes les routes passent par Funchal. On a remis radio Calheta, bonne musique, radio sympa, mix de chansons portugaises et internationales sans pub. Le pied d’être sur une magnifique route la musique à fond. Un super début de journée, on en a pris plein la vue.