Ravenscar
Ici, ça va être encore plus difficile de parler de mon expérience sans raconter le mariage. Ils ont choisi un endroit paradisiaque où le temps s’arrête. Ce n’est pas juste une jolie formule, c’est clairement ça. Lorsqu’on se pose face à l’horizon, on ne pense à rien, on ne veut pas y bouger, on veut y passer notre vie sur ce banc, on n’a plus d’impératifs. Ah si, la cérémonie va commencer. Ce qui est super, c’est qu’on va y passer la journée et la nuit. En effet, ce n’est pas une union en mairie. C’est elle qui se déplace sur le lieu choisi, en l’occurrence celle de Scarborough dans le cas présent. Pas besoin de faire déplacer tout le monde. Et comme c’est un hôtel, on y dort. Peut-être que cela s’applique que pour les mariages à la campagne loin des commodités. La mariée n’est pas née à Scarborough, ce qui signifie que c’est une autre exception à la règle française, celle de choisir la ville.
Une fois terminée, le vin d’honneur à l’extérieur profite du rayon du soleil. On est attiré comme des aimants vers le bord de la falaise. Quand on avait vu la photo sur internet, on s’était dit qu’il fallait mieux de ne pas s’y approcher bourrés après une certaine heure. Une en face est encore plus impressionnante. Je n’imaginais pas que le bâtiment se fondait aussi bien dans le paysage. On dirait un véritable château. Je ne sais pas si vêtus de nos plus beaux habits, on se fondait aussi nettement dans le décor. J’imagine que oui. J’avais mis une robe pour la deuxième fois depuis mes 15 ans. Le moment est encore plus fort une coupe de champagne dans une main et un petit four dans l’autre. Voire une assiette qu’on attaque avec la bouche. Tout un art. Il y a tout de même des bancs sur le chemin longeant la mer du Nord. Les places sont limitées.
C’est l’heure de passer à table. On y reviendra des qu’on en aura l’occasion. Après le repas, place à la fête version irlandaise. Sûrement un petit clin d’œil à Dublin où ils se sont rencontrés. Je me souviens d’une soirée géniale. C’était même hilarant. On essayait au mieux de reproduire les pas montrés par le prof mais c’était laborieux, un peu bancal. On se faisait gueuler dessus, énormes fous rires. Moment mémorable. On a quand même réussi à ne pas louper le splendide coucher du soleil malgré toute cette agitation. La soirée suit son cours et finit dans la nuit sous la boule à facettes. Le bar tout de bois vêtu est à notre disposition. Open bar.
Le lendemain, ça tire un peu. On reprend la route dans la matinée direction Robin Hood’s Bay sur les conseils des mariés. Le trajet ressemble à un grand huit, ou plutôt un petit huit. Une succession de bosses comme un parcours de motocross. On monte sans savoir quand et comment on va descendre. Il faudrait demander au chauffeur N si c’était aussi drôle pour lui.