Logement à Boca de Canasi

Logement à Boca de Canasi

Fini Vinales, on fait un dernier tour : jardin botanique qui ressemble davantage à un terrain vague abandonné rongé par les mauvaises herbes où on verra un pauvre perroquet avec une plume enroulée autour de sa langue. Et un dernier mojito à notre bar 3J.

Aussi, je dois absolument trouver du produit lentilles. Introuvable dans les plus gros hôtels de la ville, il y en avait seulement dans la pharmacie de la ville rue Obispo mais pas le temps. Tant pis, je finirai le voyage à lunettes. Si j’en trouve difficilement à La Havane, j’en trouverai pas à Vinales. On a cherché, il n’y avait que du produit pour lentilles rigides.

On a entendu parler d’un station balnéaire près de La Havane. Ca peut être agréable de terminer le séjour par une ambiance de bord de mer. Après la ville, les activités sportives, place à la farniente, balade sur le remblais et pieds dans l’eau le temps de 2 jours. Finalement, avec Cayo Jutias, ça fera pas mal de plage au total. Après quelques heures de car en VIP avec seulement une dizaine de personnes à bord, nous amenant de Vinales à La Havane, on enchaîne avec le taxi. Normalement, on sera dans 30 minutes à notre prochain hôtel et rapidement aussi installés à la terrasse d’un restau. Plusieurs taxis refusent de nous prendre en charge, on ne comprend pas pourquoi. Un doit demander l’autorisation à son boss. C’est accepté. L’homme nous fait comprendre que c’est loin et que ce sera 60 cucs. On comprend toujours rien. Pour nous, c’est la plage la plus proche de La Havane et la moitié du prix indiqué.

On monte. Il nous demande si c’est bien Guanabo boca, il semble avoir des doutes. Moi je demande si c’est bien la playa mais j’ai pas de réponse. Véritable dialogue de sourds. N qui ne parle pourtant pas espagnol comprend que boca signifie bois et remarque sur la carte que le bois en question est éloigné de tout et pas du tout à coté de la plage. Le trajet s’éternise, on dépasse les 30 minutes. Le chauffeur tente de joindre la propriétaire de la casa qui ne répond pas. L’hypothèse de N se dessine de plus en plus. Mauvais signe que ca ne répond pas dans un endroit aussi touristique que Guanabo. On s’aventure dans des petites routes excentrées de l’axe principal. N me dit nerveusement « T’as fait fort ». Je me sens mal. Pile à ce moment-là, le chauffeur semble avoir une crise de panique puisqu’il met à fond « I will survive » et jure en espagnol. On veut que ce calvaire s’arrête. On arrive enfin, il fait nuit, pas d’éclairage. On ne sait pas où on est. La propriétaire nous accueille tout sourire. Nous on fait la gueule. Le chauffeur se marre. Faut pas qu’il fasse trop le malin car il a encore le trajet de retour à faire. Enfin une lueur d’espoir. Un couple d’à peu près notre âge est tranquillement assis devant leur chambre, bière à la main. On se sent moins seuls. Vient le moment de la décompression nerveuse, un mélange de pleurs et de rires. On se couche et on se réveillera avec des poules et un accueil tout aussi chaleureux que celui de la veille.

C’est l’heure du petit-déjeuner qu’on partagera avec les anglais. Bien évidemment, des œufs durs sont au menu. Rapidement, on fait connaissance avec les anglais et rapidement les maîtres des lieux nous proposent des activités. L’endroit est joli et paisible. C’est reposant. L’après-midi, on partira à la découverte des coraux et le lendemain, on escaladera une montagne pour être au plus près des aigles. Je recommande cette casa pour les gens qui recherchent le calme total et l’isolement. Il n’y a absolument rien à part le lac et la montagne. Aucun bar, un hôtel à proximité dont les services sont strictement réservés à la clientèle. La plage Jibocoa leur est également privatisée. On a essayé d’y rentrer mais sans bracelet c’est impossible. Tous les repas se prennent à la casa. Du poisson frais, du riz. Pile la dose qui convient. Les anglais nous fournissaient en rhum et bière. Ils avaient trouvé l’épicerie, le point de ravitaillement.

A 5 minutes à pied, se trouve un lac bleu turquoise, des petites maisons de pécheurs le longent. Il est entouré d’une montagne occupé par des aigles. De l’autre coté, se trouve une plus petite montagne. La nature totale. Notre guide, un jeune homme à peine majeur nous conduit aux coraux. Il se met à traverser et nous certifie que l’eau ne dépassera pas la taille. J’avais compris qu’on allait voir les coraux à quai, pas qu’on allait se baigner dedans donc je ne portais pas de maillot de bain. Je voulais une activité tranquille de plage comme j’avais prévu. Voyant que je n’avançais plus, le jeune cubain athlétique à la peau mat alla chercher un radeau et me traîna de l’autre coté telle une princesse. Je faisais également porte-bagages pour le reste de la troupe. C’est parti pour une petite rando. Très jolie ballade. On arrive aux coraux, l’eau est encore plus belle que celle du lac. Comme partout, quelques déchets flottent à la surface. Étonnant d’en trouver dans un endroit comme celui-ci. Ça signifie qu’il faut se rendre dans les moindres recoins pour nettoyer la planète. N, Shona et Adam se jettent à l’eau. Adam revient vite. N et Shona profitent. La fin d’après-midi est relax. On a même eu le droit à un mojito. On passera la soirée à 4 à rigoler.

Le lendemain, rando de 2 heures au programme. Un peu de sport pour se dépenser à défaut d’arpenter un remblais de bord de mer. Pas facile le démarrage. Escalader une montagne à mains nues est une première. Ça fait un peu flipper. Le guide le fera en claquettes-chaussettes. Arrivés en haut, magnifique vue sur le boca. Les aigles nous font un petit coucou. On revient pas un chemin descendant qui nous fait passer chez les gens très contents de voir des touristes. Ils doivent se demander ce qu’on fait là. Même nous, on ne sait pas. Comme la veille, balade agréable et très beaux paysages qui nous font oublier Guanabo playa. On se trouve à Guanabo mais la province, pas la ville. On apprendra plus tard qu’on se trouvait au milieu des plantations de rhum Habana club.

Ce fut une expérience unique qu’on prend plaisir à raconter. Les voyages, c’est ça, il peut y avoir des loupés. C’était un malentendu renforcé par le fait que le nom de la casa comprend le mot « playa ». On part demain en Slovénie. J’ai vérifié plusieurs fois l’emplacement des hôtels sur la carte. A Vinales, Manuel, le propriétaire de notre casa, nous avait proposé gentiment d’appeler un taxi pour notre prochaine destination. On a refusé car on avait déjà nos billets de car pour La Havane. Ça nous aurait évité un détour et surtout on aurait remarqué notre erreur.

Adresse : Via Blanca km65 Boca de Canasi – Mayabeque Havana Cuba Comunidad de pescadores Boca de Canasi Mayabeque – 11300 Guanabo