1,6--Itinéraire Westcoast

Début Janvier 2017, les billets d’avion déjà réservés depuis le 18 Août au prix record de 900 euros aller-retour pour deux personnes, nous poursuivons le reste des préparatifs. Après un gros break voyage depuis le Brésil fin Août, préparer le road-trip nous fera voyager en attendant. N est très impliqué, la Californie est en quelque sorte son rêve, les grands espaces naturels chargés d’histoire. Un voyage prévu depuis longtemps marquant la transition entre les 3 ans à Paris et notre nouvelle vie à Nantes. Des vraies vacances de plus d’une semaine. Le final des voyages. Fini le métro-boulot-dodo, ce sera auto-rando-dodo. La 1ère question se pose : Van ou Voiture ? La réponse est vite trouvée, moi qui parait-il, arrive à se plaindre du manque de confort en chambre d’hôtel, le van est écarté d’emblée. Dommage, je voulais tester mes talents d’aventurière, surtout qu’il existe des van avec une douchette. Je me voyais déjà en train de poser sur le toit du van. N devait avoir peur de ne pas me supporter ou de ne pas supporter lui aussi sans oser me l’avouer. Bref, trop de responsabilités de s’aventurer complètement dans l’inconnu pendant un voyage aussi important. On s’est renseigné sur les prix d’une voiture, tout est deux fois moins cher, location et essence. Vient le temps de faire le parcours. Une boucle au départ de Los Angeles d’une durée de 14 jours. Quelques jours de repos sont prévus entre deux jours de route ou de rando. Dur de faire un choix parmi tous ces parcs nationaux. Le voici, 35h, 2052 km :

JOURS 1 et 2 : Arrivée à Los Angeles à 15h15. 1 jour et demi de découverte de la ville, l’équivalent de deux fois Paris, on ne va pas jusqu’à faire le programme mais on est sur de réussir à s’occuper au moins sur Hollywood Boulevard. Le lendemain matin, on prend la voiture, notre compagnon de route. Los Angeles, LA, Les Anges, nom donné au cours d’eau par les amérindiens. Deuxième plus grande agglomération des États-Unis après New-York. Impossible pour moi de préparer le voyage sans m’intéresser de plus prés et pas juste regarder les photos sur internet.

JOURS 3 et 4 : Direction Bryce Canyon après une escale hôtel à Saint-George. Obligés de planifier les pauses dodo puisque nous avons prévu de réserver les nuits en avance. N et moi avons eu un dilemme entre le Grand Canyon, Monument Valley et Bryce Canyon. Ce dernier semble être le juste milieu entre le désert, les roches sculptées et l’altitude. Je tenais absolument à voir les fameuses roches à la terre rouge voire orangée à la lumière du soleil. Contrairement au Grand Canyon, nous pourrons entrer dedans et ne pas simplement se balader autour. Pas tellement envie de devoir payer un guide pour une rando interminable en plein soleil. Le parc national de Bryce Canyon se situe dans l’Utah. Quand je précise les états américains, j’ai l’impression d’être dans un film où un mec demande à une fille d’où elle vient et il répète en s’exclamant « Une fille de l’Utah » montrant à quel point chaque état semble avoir son identité comme un pays à part entière. Nous allons en traverser 4 au total par intermittence : la Californie, le Nevada, l’Arizona et l’Utah. Roches aux formes coniques, arches, hoodoos. Je m’intéresse à la géologie et avec N, j’aurai droit à un cours détaillé une fois sur place. Il s’agit d’une formation géologique plus récente que celle du grand Canyon. Il y a des dizaines de millions d’années, cette région est recouverte par la mer dont le niveau ne va cesser de varier. Une fois la mer retirée définitivement, des plaines régulièrement inondées par les rivières et les lacs vont construire ce relief en dessous du niveau de la terre si particulier. Tout ça grâce a l’orogenèse, les mouvements des plaques tectoniques pour résumer grossièrement. Peu de canyons sont visibles par l’homme. Apparemment en Mai, il est encore possible de voir de la neige puisque les nuits sont très fraîches. A ne pas louper, les lever et coucher du soleil qui doivent être splendides. Nous avons déjà repéré une rando à faire : Queen Garden Trail – Navajo Loop Trail, la plus populaire du parc permettant d’accéder au fameux amphithéâtre.

JOUR 4 : Direction Las Vegas pour dormir après avoir vécu une soirée de folie. Nous connaissant, tout ce coté bling-bling va rapidement nous ennuyer et on se limitera à un verre ou deux. Pas de casino, ni de revue, ni de Céline Dion, ni de tatouage, ni de mariage en perspective. De plus, le lendemain, gros programme. Mes parents nous ont conseillé un hôtel où on arrive face à un aquarium géant. Nous irons dans un motel sans casino mais nous pourrons nous balader dans tous les palaces. J’espère même le faire en barque.

JOUR 5 : Death Valley, la vallée de la mort que nous allons tenter de traverser. Non, juste 2-3 heures pour ne pas fondre ou mourir de soif sur place. Bien surveiller son carburant avant d’y aller car il y a très peu de stations services dans le coin et probablement pas de réseau, sinon on risque de se retrouver en plein drame. Interdiction aux touristes de se rendre dans cette région de Mai à Septembre en raison des chaleurs infernales. D’ailleurs, l’assurance ne couvre pas en cas de panne. Parc allant de 85,5 m sous le niveau moyen de la mer à 4400 m d’altitude. On fera un bout de ballade sur le désert de sable, équipés de plusieurs bouteilles d’eau pour affronter les 50°. N me demande déjà d’être sage et de ne pas m’éloigner. Pas de point de repère, ca ne sera pas le moment de jouer à cache-cache dans les dunes. Mais il ne s’agit pas uniquement d’une immense étendue désertique, la faune et la flore sont bien présentes. On trouvera également des points de vue à couper le souffle et de nombreux canyons. Des paysages très variés. On a déjà prévu de se rendre à Badwater, un ancien lac devenu lit de sel, point le plus bas de l’Amérique du nord et de faire la rando Devil’s golf course au cœur de la mer de sel.

JOURS 5 et 6 : Changement de contexte et de décor à Séquoias National Park. Là il n’est plus question de relief mais d’arbres géants. Le parc a été ouvert en 1890. Des séquoias à perte de vue au programme de cette journée. Ce sont en réalité des séquoias monumentaux ayant poussé naturellement dans des petites zones de 300 km de long en Amérique du nord. Il existe 8 forêts dont la plupart sont dans ce parc. Beaucoup d’arbres ont été abattus, c’est pour cela qu’il s’agit d’un parc naturel protégé.

JOURS 7 et 8 : Direction Yosemite pour une grosse rando comme on les aime. Repos à Yosemite village en espérant ne pas se retrouver à Disney village. Montagnes de la Sierra Nevada, chutes d’eau et dômes. Une des plus belles vallées sur terre inscrite au patrimoine de l’UNESCO. Tout semble être disproportionné : falaises de plus de 1000 m de haut, cascades atteignant les 739 m, séquoias géants, ours en liberté. Il est conseillé de ne pas s’approcher d’eux, ce qui semble évident. On aurait plutôt tendance à reculer.

JOUR 9 : Retour à la ville, San Francisco. On imagine une immense ville comme New-York et Los Angeles mais selon nos amis y étant allé, c’est une ville de taille moyenne dont on a vite fait le tour. Très agréable avec ses phoques disant bonjour aux touristes s’approchant de la baie, la fameuse baie de San Francisco. Ça me semble similaire à Boston. Au programme : le pont Golden Gate, l’île et ancienne prison d’Alcatraz si nous arrivons à avoir des places, le quartier hippie qui a marqué G et D. D’ailleurs, depuis leur voyage, je vois régulièrement mon père, tout sourire, retrouvant une seconde jeunesse avec son tee-shirt multicolore Peace and Love. San Francisco se revendique comme une ville sanctuaire pour les sans-papiers mais apparemment aussi pour les toxicos et les prostituées que nos amis ont souvent croisé.

JOUR 10 : Palo Alto dans la Silicon Valley. N va surement vouloir passer devant les sociétés Apple, Hewlett-Packard, Intel, Google et Facebook. Moi aussi, il ne suffit pas de bosser dans le web pour être curieux de voir de quoi ça a l’air mais on verra surement pas grand chose à part l’enseigne. J’ai vu qu’il y avait également l’université Stanford. Je me crois encore dans un film américain où deux étudiants semblant avoir en réalité 30 ans doivent se séparer à la fin de l’été et l’un des deux est envoyé dans une université à des centaines de kilomètres. Faut dire aussi que le réseau autoroutier semble mal foutu en Amérique du Nord, ne laissant pas beaucoup de choix et de raccourcis en cas de bouchons. Une route unique pour chaque trajet. Palo Alto est une ville élitiste réputée pour avoir le plus gros taux de suicide chez les adolescents. Ça ne fait pas rêver.

JOURS 10, 11, 12 et 13 : Après beaucoup de route dans le désert linéaire, nous allons enfin voir un autre décor en longeant la cote pacifique pour rejoindre les stations balnéaires de Monterey, Santa Barbara, Malibu et Santa Monica. Les Californiens l’appellent même « la California Dream Road ». Santa Barbara, outre la célèbre série télévisée, c’est une ville aux plages paradisiaques face à l’océan pacifique. Malibu, je m’imagine parmi les surfeurs, les noyades et les sauvetages. On espère y croiser des stars. Santa Monica, la plage de Los Angeles, j’ai en tête son fameux ponton où de nombreuses scène d’amour et d’action ont été tournées. Une construction en bois soutenant une fête foraine. Je vais demander à N de faire avec moi le remake d’un film et ensuite il me paiera une barbe à papa. Ces deux jours de farniente proche du point d’arrivée nous feront du bien après ce marathon en voiture et de marche. Si nous avions opté pour le van, cette escale plage nous aurait permis de nous doucher après une dizaine de jours dans la peau de véritables aventuriers qui ne se lavent pas. Mais on ne s’improvise pas ce qu’on n’est pas. Ensuite, il sera temps de revenir au point de départ, Los Angeles, de rendre la voiture en lui disant merci si elle nous a pas fait de caprices puis direction l’aéroport.

Le voyage devrait se passer de cette façon. Ci-dessous, un aperçu en images de ce que l’on devrait voir au fur et à mesure de notre road-trip qui approche à grands pas. Départ mi-mai pour une expérience inoubliable. RDV au retour pour partager nos impressions, nos anecdotes et nos bonnes adresses. Prochaines étapes : se renseigner sur les randos à faire en suivant les bons conseils de mes parents, réserver la voiture dans une compagnie qui accepte la carte de débit et non uniquement la carte de crédit des américains (25 euros par jour et 30 euros le plein), réserver les hôtels sur booking.com sans oublier l’indispensable play-list. Nous faisons bien de nous pencher sur la réservation des nuits dés maintenant, début février. Peu d’hôtels bon rapport qualité-prix sont encore disponibles. Les moins chers des villes sont ceux situés dans les quartiers qui craignent. On va par exemple éviter d’aller au Chinatown de Los Angeles. On a déjà fait le test à New-York. J’ai déjà beaucoup de choses à dire sur ce voyage pas encore fait.

Avant le Brésil je rédigeais après en faisant appel à mes souvenirs, pour le Brésil, je rédigeais pendant, pour la Californie je rédige avant en faisant appel à mon imagination et pendant. je partage ici mes astuces pour bien préparer un road-trip. Je ne fais pas un programme deux semaines avant le départ comme d’habitude, je veux bien comprendre l’histoire de chaque endroit que nous allons visiter. Évaluer l’intérêt de chacun nous conforte dans notre choix de parcours. S’y prendre autant en avance permet d’évaluer les possibilités de visite, de se mettre d’accord entre nous sur le parcours, d’estimer les coûts kilométriques, de réserver les hôtels et certaines activités, de ne pas stresser, d’en parler autour de soi aux personnes y étant allé pour récolter de précieux conseils, de se projeter, de rêver et de patienter.