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Rando Sentier Martel dans le Var – Provence

Moi une grande sportive qui ne va qu’à la piscine tous les dimanches et qui n’y a pas été ce matin car il pleuvait. Bien évidemment, une randonnée de 15 km de plus de 5 heures, c’était compromis « Mais si N je peux le faire ». Ce n’était pas évident pour moi. J’appelle même ça un exploit sportif et mes jambes courbaturées pendant 3 jours me faisant marcher comme un robot mal articulé peuvent en témoigner. Départ à 8h du matin, début du sentier à 1h de Baudinard, à 1 km d’altitude. C’est parti ! A mon rythme.

Première heure en douceur, en descente sur un chemin arpenté de petits rochers à enjamber et à dévaler. On est que tous les deux les vingt premières minutes avant de se retrouver bloqués derrière un groupe très bavard(e) à doubler. On y arrive et c’est reparti. Bon je vais pas vous raconter les 5 heures en détails juste le plus important.

Une petite pause plage et bain de pied le temps de reprendre quelques forces avant le passage le plus difficile. Quasiment de l’escalade en plein soleil. Je transpire à grosse gouttes, ça me coule dans les yeux et ça pique. Une épreuve d’escalade avant les fameux escaliers que vous pouvez voir si vous tapez « Sentier Martel » sur Google. A la moitié du parcours, on peut enfin souffler un peu et juste marcher sur un sentier ombragé pour enfin contempler le paysage, ce qui aurait pu nous coûter le vie si n’avions jamais regarder nos pieds. D’ailleurs, je ne les ai pas regardé une fois et j’ai fini étalée par terre quasiment les bras dans le vide prise au piège par une branche au milieu du chemin. »Mais si N, je t’ai dit que je pouvais le faire ». Nous en profitons pour s’arrêter manger dans une grotte tels des hommes préhistoriques.

Les tunnels annoncent la fin, si vous choisissez de faire la rando en descendant depuis le chalet de la Maline. A l’aide d’une lampe torche, vous avancez dans deux tunnels sombres coupe-gorge. Très marrant. Attention aux flaques d’eau. La fin, on le croyait, surtout en voyant un parking à quelques mètres « Mais ou est la navette ? » « Il n’y a pas de navette ici », flèche pointant une grosse montée avec comme indication « Point sublime« , notre destination finale. Fausse joie.

C’est reparti pour un tour d’une heure et là j’ai cru mourir, je ne respirais plus, je n’arrivais plus à mettre un pied devant l’autre, j’affrontais les rochers avec les mains en rampant et je transpirais encore plus. Pas le droit de faire des pauses. Un gros orage nous menaçait et commençait à grogner. N qui a vécu un traumatisme étant plus jeune a une véritable phobie des orages, « astraphobe », voulait terminer cette randonnée au plus vite. On est arrivé pile au moment où il a commencé à pleuvoir. Le bol. Je tiens à m’excuser à tous ceux qui commençaient leur randonnée par l’autre sens sous l’orage et la pluie, que j’ai croisés vers la fin quand je rendais mon âme et qui semblaient vouloir faire demi tour en me voyant. Si j’avais dit le pouce levé « Mais non c’est super », ils ne m’auraient sûrement pas cru alors que c’est pourtant bien ce que je pensais au fond.

Après tant d’efforts et autant de personnes doublées et jamais recroisées, je me suis demandée ou étaient les goodies, la bouteille d’eau citronnée et les gâteaux. Nada, nous avons du aller nous payer un coca / bière au refuge du Point sublime. C’est ici que nous retrouvons nos amis de rando des Pays-Bas de 60 ans qui nous ont soutenus moralement dans les passages les plus délicats. On trinque à notre exploit sportif, fiers de nous et nous attendons ensuite la navette sous l’abri bus nous ramenant à notre voiture pour une bonne douche bien méritée, peut-être la meilleure de ma vie.

Félicitations au chauffeur qui a fait naturellement un demi tour dans un virage très étroit sans muret de sécurité et sans reculer du cm de trop. « C’est fou, je n’ai pas mal aux jambes ». C’est dans la nuit en me levant pour aller aux toilettes que je découvre que je n’en ai plus l’usage. Randonnée magnifique et expérience mémorable où tu ne penses plus à rien à part marcher, méditer et respirer l’air pur de la montagne.

Plusieurs questions sur la randonnée se posent : « Pourquoi faire une rando de 5h en partant à 15h de l’après-midi comme la famille avec deux enfants ? Pourquoi faire une rando de 5 h en pantalon en toile le téléphone à l’oreille ou en pantalon en cuir comme cette même famille avec deux enfants ? Ou quoi mettre dans son pique-nique alors qu’on loge dans une chambre sans frigo, qu’il ne fait pas assez froid dehors pour que notre voiture serve de frigo et que 8h est trop tôt pour passer au supermarché pour éviter de manger un club sandwich Daunat réchauffé pas bon du tout ? La solution : demander à Roger de garder nos sandwichs au frais ou bien passer à la boulangerie à l’aube. Important à prévoir : 4 litres d’eau, de la nourriture, un appareil photo, une lampe torche, un kaway au cas où, des étirements avant et après.